AG 2012 : Le Rapport Moral
Exercice coutumier, lors de l'Assemblée Générale, le bureau établi une revue de l'activité de l'année passée. Cette année le Rapport d'Activité retrace l'année écoulée et le Rapport Moral dresse un bilan et les fixe les objectifs pour 2013.
Jutta Dumas, présidente du Collecif, s'est pliée à l'exercice pour retracer 365 jours de plus dans ce combat qui a vu les premiers coups de pelles sur le plateau !
Voici le texte avec les liens vers les articles du site couvrant les actions passées :
Rapport Moral
Début 2012 - l’année commence mal, nous découvrons avec du retard que l’annonce du changement du plan de circulation sur le plateau pour faciliter la circulation d’une nouvelle ligne de bus Tisséo cache en réalité la préparation de la cession de la section de la RD 24 située en plein milieu du projet (voir plan) des « Portes de Gascogne ». Dans un premier temps, le CG et la Mairie de Plaisance optent pour une fermeture partielle en mettant la voie en sens unique. Cependant, la façon dont elle est effectuée (des monticules de terre) et la période des travaux (pendant les vacances de février) indiquent qu’il s’agit d’une 1ère étape et non d’une solution définitive.
Nous nous adressons immédiatement par courrier au président du CG en lui demandant de bien vouloir nous expliquer comment cette mise en voie unique reflète son soutien formulé lors des élections cantonales de 2011, à savoir la confirmation de sa part que le maintien dans le domaine public de cette voie était bien le « dernier rempart » pour contrer le projet. Nous publions un communiqué et en attendant une réponse, nous préparons notre manifestation traditionnelle du printemps autour de cette problématique et décidons de partir à la reconquête de la RD 24.
Mars, Avril - Avec tout cela nous n’avions pas pour autant oublié la campagne pour les Élections Législatives de la 6ème circonscription. La méthode est maintenant bien rôdée : courrier à tous les candidats, réponses publiées sur notre site, RV avec la députée sortante et son suppléant, manifestation lors du meeting de lancement régional de la campagne du PS à Tournefeuille le 28 mars. Déception : le président Izard, pourtant annoncé, ne vient pas et il ne reste, à l’exception de Monique Iborra, que quelques personnalités maintes fois rencontrées lors de manifestations similaires, toujours aussi peu bavardes quant à leur positionnement sur le dossier «Portes de Gascogne».
Mai - La manifestation a lieu le samedi 12 mai, elle est réalisée sous forme d’une chaîne humaine de 600 m qui s’étire tout le long de la voie mise en sens unique. Sous la bienveillante protection des gendarmes, elle rassemble plus de 400 personnes, dont nombre de personnalités locales, élus ou candidats aux proches élections législatives ainsi qu’une bonne présence des médias assurant la couverture de l’événement. A la fin de la manifestation, la colère contenue a trouvé un exutoire en faisant disparaître un des monticules par de bons coups de pelles bien sentis !
Malgré nos relances, toujours pas d’écho du côté du CG, la présence du président Izard, incarné par l’un de nos adhérents, ne fut que factice !
Juin - Lors des réunions mensuelles suivantes, nous avons fait le bilan et, inquiets de voir le CG céder sur le problème des routes, nous avons décidé de nous rendre physiquement à une séance du Conseil Général avant la pause d’été. L’occasion nous a été donnée le 25 juin, à la séance de clôture de la session d’été qui permet aux conseillers généraux de formuler des vœux. Patrick Jimena, conseiller général du canton de Colomiers, a ainsi profité de cette occasion pour poser la question des routes et plus généralement, de la pertinence même d’un tel projet dans le contexte actuel. Nous avions décidé d’appuyer cette intervention par notre présence à la séance, la tribune réservée au public étant presque entièrement remplie par nos adhérents.
Afin de nous rappeler au bon souvenir de l’Assemblée, nous avons brandi des pancartes] avec quelques slogans rappelant notre combat. Une évacuation de la salle a été demandée et notre but a été atteint : montrer à tous les conseillers généraux que nous attendions d’eux une position ferme et claire contre la cession des routes pour ainsi faire barrage au projet. Plus tard dans l'été nous avons pris connaissance de la réponse écrite qui a été faite à Patrick Jimena, elle est restée évasive et formelle (voir la réponse dans le billet récapitulatif de l'été).
Été - Nous sommes partis pour la pause d’été, avec toujours l’inquiétude de voir débarquer des engins pour continuer des travaux d’aménagement routiers, profitant de cette période un peu « désorganisée ». Une vigilance a été mise en place, elle a bien fonctionné et à la rentrée, nous avons pu constater que rien n’avait bougé.
D’un autre côté, nous avions, déjà avant les vacances, repris contact avec notre avocate-militante Alice Terrasse pour faire le point du dossier juridique. Le constat était sans illusion : notre recours devant le Tribunal Administratif de Toulouse contre le permis de construire de 2009 avait perdu beaucoup de sa pertinence à cause des réponses apportées au cours du temps par la partie adverse aux objections formulées. Il fallait donc changer de stratégie.
Septembre, Octobre et fin d'année - C’est ainsi que nous avons changé complètement de cap en nous appuyant sur l’existence des études en cours sur la biodiversité et en dénonçant leur étonnante apparition 4 ans après la clôture de l’enquête publique où elles auraient dû figurer en bonne et due forme.
Nous avons été bien inspirés d’avoir anticipé et réfléchi à une nouvelle riposte car, en octobre, notre avocate est informée de la clôture imminente de l’instruction, un court délai nous étant accordé pour apporter d’éventuels nouveaux éléments. C’est ainsi qu’Alice Terrasse a déposé un mémoire en réplique le 29 octobre 2012 auprès du TA de Toulouse, bien argumenté et complet et surtout ouvrant un nouveau chapitre d’arguments.
Ce travail a trouvé une prolongation du côté des élus d’opposition de Plaisance qui nous ont averti d’une délibération municipale prévue en séance du conseil le 27 sept 2012 pour proposer des terrains sur la commune en guise de « mesures compensatoires » pour pallier les nuisances et destructions de la flore et faune prévues sur le plateau par les travaux envisagés. Un petit groupe d’adhérents s’est rendu avec nos pancartes, banderoles habituelles sur place pour interpeller les élus et le maire à l’entrée de la salle du Conseil Municipal en lui remettant un courrier qui attend toujours réponse.
Par la suite sous la responsabilité de Guy Dastarac, un long travail de reconnaissance de parcelles a été effectué pour réunir un maximum d’informations à toutes fins utiles.
En octobre, Michel Leterrier et moi-même avons pris et obtenu notre désormais RV traditionnel de rentrée avec Claude Raynal, maire de Tournefeuille : un échange d’informations, son soutien renouvelé et affiché ainsi que la confirmation que, du côté d’Unibail-Rodamco, la volonté de poursuivre le projet est entièrement intacte. Ils laissent entendre que le temps – et l’argent – sont de leur côté. Nous en prenons acte.
La fin d’année nous a obligés à ralentir un peu le rythme en raison d’absences prolongées, de divers problèmes de santé parmi les membres du bureau, mais tout est rentré dans l’ordre et nous sommes prêts pour continuer notre action selon les besoins du moment.
Rapport Moral
1. Les points marquants de 2012
Les points marquants restent notre ténacité et la longévité de notre action, mais également une opiniâtreté équivalente du côté des promoteurs du projet. Comment faut-il l’interpréter ?
Du côté négatif, une lassitude et un découragement certains. En effet, nous constatons que, malgré une évolution radicale de la société depuis la fin des années 90 - pour rappel année de la conception du projet - ni les changements d’habitudes des consommateurs, ni la naissance de nouveaux pôles commerciaux dans une offre préexistante déjà surabondante et hors normes par rapport à la moyenne nationale, n’ont remis en cause la réalisation de ce méga centre commercial sur le plateau de la Ménude à Plaisance du Touch.
Vu sous un autre angle cependant, nous savons aussi que le retard d’ouverture de 6 ans à ce jour (2007 première date d’ouverture annoncée) a fait évoluer certains esprits, y compris du côté des décideurs et surtout auprès de nos concitoyens, devenus beaucoup plus sceptiques par rapport aux énormes bénéfices annoncés à l’époque.
Pour mémoire, on nous avait parlé de la chance unique de voir pousser, à côté de la structure commerciale, des équipements publics et des logements sociaux qui, sans cet apport commercial, n’auraient pas pu voir le jour. Voyons la situation aujourd’hui : un ensemble d’immeubles et de pavillons a été construit depuis, dont une bonne partie de logements accessibles aux « faibles revenus » (Les Ocrelines). Une maison pour personnes âgées qui nécessitent une assistance dans leur vie courante, une structure pour la formation professionnelle assurée par les Compagnons du Tour de France, un foyer d’accueil pour jeunes handicapés, sont en cours ou prévus pour le courant de l’année sans que le moindre caddie de supermarché n’ait encore pu pointer ses roulettes. La preuve donc que ces équipements nécessaires et utiles n’attendaient pas la venue d’un promoteur à corne d’abondance, mais une simple décision politique dans l’intérêt général.
Le 2ème aspect mis en avant en son temps, à savoir les recettes de la taxe professionnelle, a été sérieusement mis à mal par la réforme de cette taxe et la substitution par une nouvelle contribution beaucoup moins favorables aux finances municipales. Se pose alors la question : dans l’intérêt de qui poursuit-on donc ce projet anachronique et dépassé ? Nous restons dubitatifs.
2. Ambitions pour 2013
Nos ambitions pour cette nouvelle année restent les mêmes : faire abandonner ce projet inutile définitivement et sans retour possible. Et nous allons nous donner tous les moyens nécessaires pour y parvenir. Cependant, nous attirons votre attention, chers adhérents, sur la nécessité absolue de venir nous aider. Nous avons besoin de nouvelles vocations pour faire partie du bureau.
Ce n’est pas sans émotion que je vous parle des difficultés que nous avons rencontrées au cours de cette année : chaque membre du bureau a eu son lot, personnel ou au sein de sa famille. Et je voudrais clôturer ce rapport en rendant un hommage à notre président fondateur Progreso Marin et sa compagne Nicole Puech, décédée au printemps dernier, tous les deux si précieux pour nous.