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AG 2009 - Rapport Moral

Mercredi 9 décembre 2009 - Salle associations du Phare - Tournefeuille
Par Michel Pédussaud - secrétaire du collectif

Comme nous l’avions pressenti, l’année 2009 voit les choses s’accélérer, les pressions se multiplier et s’intensifier.

Cela commence dès février quand le CIDUNATI lâche prise et retire son soutien sans l’ombre d’une explication. Comme le Collectif n’a pas la possibilité de porter juridiquement de requête, nous ne comptons plus à ce moment-là que sur l’UPA 31 et son homologue l’UPA 32.
Or à la veille de la date limite de dépôt du dossier, ces 2 organismes se retirent à leur tour, sur la demande insistante de leur siège parisien. Mais c’est sans compter sur la réaction des commerçants (l’Association des commerçants de Tournefeuille et 13 commerçants et artisans de Plaisance, L’Isle en Jourdain et Colomiers) qui spontanément se portent Requérants en Conseil d’Etat.
Par la suite, pour appuyer ce recours, le Collectif et d’autres commerçants s’inscrivent comme Intervenants volontaires.
Ces évènements prouvent, s’il en était besoin, le poids des intérêts financiers et politiques en jeu.

De notre côté nous continuons à agir.

En direction des élus avec le 13 mars une nouvelle rencontre au Conseil Général où il nous est confirmé qu’en l’état actuel du dossier la position du Département est toujours défavorable au projet.

Le samedi 14 mars est organisé un carnaval de La Salvetat jusqu’au plateau. Mr Carnaval, alias le groupe américain Simon-Ivanhoé, est jugé pour ses méfaits et brûlé symboliquement.

Par ailleurs en juin, le Grand Toulouse rédige un Document d’Aménagement Commercial qui définit un certains nombre de règles qui vont dans le sens d’une plus grande cohérence. Une commission donnera un avis en amont des grands projets (avant dépôt en CDAC). Le DACsera opposable lors des décisions de la CDAC, auxquelles il s’imposera. A l’échelle de la commune, il y aura une obligation de mise en compatibilité des PLU avec le SCOT (pour les Permis de construire notamment).

Le lundi 6 juillet, malgré les vacances, 50 manifestants viennent animer la cérémonie d’inauguration de la déviation de Lèguevin.

Le jeudi 10 septembre, nous nous invitons cette fois à Lasserre à une réunion organisée par les promoteurs en direction des élus de la Communauté des communes. C’est là que nous apprenons la délivrance du Permis de Construire et que nous soupçonnons un nouveau coup fourré.

Le lundi 14 septembre, la confirmation tombe : le service contentieux du Conseil d’Etat invente un vice de procédure. Nous devons déposer un recours contre cette décision pour requalifier notre requête.

Le vendredi 2 octobre notre loto rassemble plus de 200 personnes ce qui représente un bon coup de pouce au financement des avocats.

Le mardi 20 octobre, nouveau rendez-vous au Conseil Général. Son président nous confirme qu’il maintient les avis défavorables sur le dossier.

Le mercredi 21 octobre, La Dépêche fait un mauvais copier-coller de la propagande du groupe dans un article intitulé « Le projet de nouveau sur les rails ». C’est un tollé et vous êtes nombreux à réagir, ce qui permet d’obtenir de la part du journal une prose un peu plus réaliste la semaine suivante.

Dernière péripétie en date : le maire de Plaisance annonce, dans le dernier journal municipal, une décision favorable du Conseil d’Etat alors que celui-ci n’a pas encore statué ! SPOT !

Le 19 novembre, une délégation du Collectif se rend au Conseil Municipal de Plaisance où il est question d’autoriser le maire à ester au Tribunal Administratif contre le DAC voté par plus de 110 communes sur 117 … Mr Escoula est un démocrate.

Plus que jamais nous affirmons que ce projet est dépassé (ce sont les consommateurs eux-mêmes qui le disent) et qu’il est destructeur d’emplois, contrairement à ce qu’on nous présente. Nous avons évoqué à plusieurs reprises les conséquences sur le commerce de proximité. Mais ce n’est pas tout, une fois monté ces mastodontes concentrent le personnel pour toujours plus de profits.

Sur la question de l’urbanisme, un exemple donné par B. Marquié, Adjoint aux transports de la mairie de Toulouse : « Sur l’axe Lardenne Tournefeuille Plaisance Fonsorbes St Lys la population a été multiplié par 40 ces 30 dernières années et le dimensionnement de l’artère principale de déplacement n’a pas bougé depuis 80 ans, la taille et l’âge des platanes en sont les témoins. » Et il ajoute : « Aujourd’hui, certains continuent à vouloir ouvrir des zones d’activité ou d’habitation à tour de bras sans avoir la moindre certitude que la voirie va évoluer et sans savoir si d’autres moyens de transports vont se développer. Cela est contradictoire avec les débats qui ont lieu aujourd’hui sur les schémas de cohérence territoriale (SCOT et Inter-SCOT). »

Sur la question de l’emploi, un exemple donné par le journal L’Humanité en date du 9 novembre 2009 : Le projet « boucherie » expérimenté dans des magasins dont le chiffre d’affaires de ce rayon est inférieur à trois millions d’euros (1) consiste à faire livrer par le fournisseur la viande déjà présentée sous barquette. Le projet « boulangerie » testé dans quatre magasins (2) porte sur le remplacement de la fabrication sur place de pains et viennoiseries par la livraison de surgelés crus industriels. Les métiers de boulanger et boucher seraient donc amenés à disparaître. Des emplois à l’encaissement sont aussi sur la sellette. 90 des 109 magasins expérimentaux sont déjà équipés de caisses en libre-service. La « pesée intelligente » effectuée par un scanner qui sait différencier une pomme d’un abricot est en service dans les rayons fruits et légumes de quatre magasins (3). Expérimenté à Auteuil, le « self scanning » qui permet au consommateur, grâce à une douchette portative, d’établir sa facture devrait être étendu à cinq autres magasins (4). A cela s’ajoutera la suppression de la plupart des standards téléphoniques, la réduction du personnel d’accueil, la restructuration complète du back-office (administration) ou encore « raccourcissement du parcours client » au rayon Hi-Fi-électroménager, le vendeur étant dans le futur chargé de l’encaissement ainsi que de la livraison « à emporter ».

De l’aveu même de la direction générale du groupe Carrefour les effectifs salariés en France sont passés de 123 043 à 119 853 entre juin 2008 et juin 2009. « 3 190 équivalents temps complet » ont disparu des rayons.

Un dernier mot. Presque tous les jours nous arrivent des encouragements à poursuivre notre action :

  • Une Association de Pibrac demande des infos pour relayer nos actions.
  • L’Association Carline en Comminges nous envoie 2 pages de pétitions.
  • C’est le cas d’articles dans la presse qui évoquent par exemple le désamour des consommateurs envers les hypermarchés.
  • C’est aussi le cas de la part de nombreux soutiens dans l’opinion, que se soit les fidèles du premier jour, de tous ceux qui nous ont rejoint et qui continuent de le faire, toujours dans la diversité, comme le 500 ème adhérent que nous avons la joie d’accueillir.
  • Un jour c’est un message amical qui nous vient de Dijon, un autre jour c’est Fabien qui vient épauler notre équipe militante.

On l’a déjà dit mais je le redis : notre force c’est ce tous ensemble.

GARDAREM LA MENUDA !

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